Peut-on légalement voyager avec un drone en avion ?
Les conditions dans lesquelles on peut faire voler son drone sont bien encadrées par la réglementation relative aux drones. Mais lorsqu’il s’agit de prendre l’avion, d’autres règles entrent en jeu. Peut-on emmener un drone en cabine comme bagage à main ? Faut-il le déclarer ? Faut-il l’enregistrer avec les bagages en soute ? Qu’en est-il des batteries au lithium ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour transporter un drone en avion en toute légalité.
Transport de batteries : une réglementation stricte
Que cela concerne des grandes compagnies historiques ou des transporteurs low cost, l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) est l’organisme qui décrit les règles d’usage des marchandises transportées par avion. Ses documents ne citent pas précisément le cas des drones dans ses règles concernant les bagages que l’on peut embarquer. En revanche, les batteries qui se trouvent dans les drones, dans leurs radiocommandes, dans leurs écrans, et les batteries supplémentaires sont sujettes à des recommandations très précises, décrites ici.
Les drones sont considérés comme des appareils électroniques portables, au même titre que les ordinateurs ou les appareils photo. L’IATA distingue les batteries intégrées (dans le drone ou la radiocommande) des batteries de rechange, et impose des seuils à respecter.
La valeur clé : les watts-heures (Wh)
C’est la capacité énergétique de la batterie, exprimée en Wh, qui détermine la manière dont vous pouvez la transporter. Cette donnée est indiquée sur la fiche technique de votre drone.
À titre d’exemple :
- DJI Mini 3 Pro : 18,1 Wh
- DJI Mavic 3 : 77 Wh
- DJI Inspire 2 : 97,58 Wh
Les règles changent dès que l’on dépasse le seuil de 100 Wh.
Pour des batteries <100 Wh
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Batterie intégrée : autorisée en cabine et en soute, sans autorisation spécifique, dans la limite de 15 appareils équipés.
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Batterie de rechange : autorisée uniquement en cabine (interdite en soute), sans autorisation, dans la limite de 20 unités.
Pour des batteries entre 100 Wh et 160 Wh
- Celles dans un drone ou sa radio peuvent être placées en cabine, en soute, mais il y a besoin d’une autorisation.
- Celles de rechange peuvent être placées en cabine, mais pas en soute, il y a besoin d’une autorisation.
Pour des batteries >160 Wh :
- Le transport est uniquement possible en tant que fret cargo, sur demande auprès d’un transporteur spécialisé.
Les aspects sensibles du transport d’un drone en avion
Même si le drone peut voyager en soute avec sa batterie installée, il est fortement recommandé de la retirer et de la placer en cabine, quand c’est possible. Par sécurité, les batteries doivent être partiellement déchargées avant le vol.
Vérifiez que :
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toutes les batteries restent sous les 100 Wh,
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vous ne dépassez pas les limites autorisées (15 appareils + 20 batteries maximum),
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les batteries sont bien protégées contre les courts-circuits.
Comment bien emballer son drone ?
En fonction de sa taille, le matériel pourra soit être transporté dans une valise rigide et capitonnée en soute, soit comme bagage à main en cabine. Il est recommandé d’ôter les hélices et de les placer dans le bagage en soute. Car en cabine, elles pourraient être considérées comme des armes tranchantes. N’oubliez pas que les bagages en soute sont souvent soumis à rude épreuve avec des chocs.
Les batteries supplémentaires doivent être soigneusement emballées de telle sorte qu’il ne puisse pas y avoir de court-circuit accidentel. Une bonne idée consiste à placer du scotch sur les contacts, et à garder du scotch pour le vol retour. Si vous disposez de pochettes spécifiques, des « sacs à LiPo », utilisez-les ! Ils sont capables de réduire l’impact d’un départ de feu.
La nécessité de se renseigner précisément avant le départ
Chaque compagnie aérienne peut appliquer ses propres règles, parfois plus strictes que celles de l’IATA. Il est donc essentiel de consulter :
-
le site officiel de votre compagnie aérienne (rubrique bagages, objets interdits ou batteries),
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les conditions particulières liées aux vols internationaux,
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les restrictions éventuelles dans votre pays de destination.
Attention : les contrôles de sécurité à l’aéroport sont effectués par des agents indépendants, qui ne connaissent pas toujours les réglementations IATA. Pour éviter tout blocage, il est conseillé d’imprimer :
-
les les règles de l’IATA (en français, anglais voire d’autres langues selon la destination)
-
les conditions de votre compagnie,
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les fiches techniques de vos batteries (en français, anglais, ou autre langue selon votre destination).
Soyez courtois en toute circonstance : le personnel de sécurité a toujours le dernier mot. En cas de doute, mieux vaut expliquer calmement que risquer la saisie de votre matériel. Bon voyage !
Pour approfondir le sujet :
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